Depuis une décennie, le mythique mariage entre Apple et Disney nourrit les rêves des investisseurs. Bien que les dirigeants des deux entreprises n’aient jamais confirmé officiellement un rapprochement, les rumeurs et les conjonctures vont bon train. Dans cet article, nous allons explorer les arguments pour et contre cette fusion éventuelle entre deux géants du divertissement et de la technologie.
Apple et Disney: une histoire d’amour impossible?
Les liens entre Apple et Disney ne sont pas nouveaux. Les deux entreprises ont toujours été proches, avec des dirigeants qui ont occupé des postes clés dans l’une ou l’autre société. Steve Jobs, par exemple, était le plus gros actionnaire de Disney, tandis que Bob Iger, l’actuel patron de Disney, a passé huit ans au conseil d’administration d’Apple.
Cette proximité a conduit à des spéculations sur une fusion éventuelle entre les deux géants. Dans une interview, Bob Iger avait même déclaré que si Steve Jobs était encore en vie, ils auraient aimé « combiner nos deux entreprises ou au moins discuter de cette possibilité plus sérieusement ». Mais est-ce vraiment une possibilité réaliste aujourd’hui?
Les forces en présence: Apple en quête de diversification, Disney en quête de survie
Deux raisons principales poussent Apple à chercher une diversification dans le divertissement: d’une part, le marché des smartphones atteint un seuil de saturation, limitant les perspectives de croissance; d’autre part, le marché du divertissement représente un potentiel de plusieurs milliards de dollars.
De son côté, Disney fait face à de sérieuses difficultés financières et opérationnelles. Ses parcs d’attractions ont souffert de la pandémie de Covid-19, et la concurrence féroce de Netflix et Amazon sur le marché du streaming vidéo met en péril sa rentabilité. D’ici cet été, Disney prévoit de licencier pas moins de 7 000 salariés pour tenter de redresser la barre.
Cette situation pourrait jouer en faveur d’Apple, qui dispose d’un trésor de guerre estimé à 2600 milliards de dollars et pourrait profiter de la baisse de valorisation de Disney (actuellement à 180 milliards de dollars) pour mettre la main sur le roi du divertissement.
Les arguments en faveur d’une fusion
Plusieurs éléments plaident en faveur d’un rapprochement entre Apple et Disney:
- Une complémentarité stratégique: Apple dispose de la technologie et de la distribution, tandis que Disney possède un contenu de classe mondiale et une marque puissante. Ensemble, ils pourraient créer un réseau complémentaire et conquérir de nouveaux marchés.
- La guerre des plateformes de streaming: Apple, avec sa plateforme Apple TV+, cherche à rivaliser avec Netflix et Amazon Prime Video. En rachetant Disney, Apple mettrait la main sur un vaste catalogue de contenus et renforcerait sa position face à ses concurrents.
- La réalité virtuelle: Apple prévoit de lancer prochainement son premier casque de réalité virtuelle, un marché en pleine croissance où Disney pourrait apporter son expertise en matière de divertissement immersif.
- Les synergies possibles: en rachetant Disney, Apple pourrait profiter des parcs d’attractions, des boutiques et des produits dérivés pour promouvoir ses propres produits et services.
Les freins à une fusion
Malgré ces arguments, plusieurs éléments pourraient empêcher une fusion entre Apple et Disney:
- La taille des deux entreprises: une fusion entre deux géants de cette envergure pourrait soulever des questions de monopole et d’abus de position dominante, et se heurter aux lois anti-trust américaines.
- Le coût de l’opération: même si Apple dispose d’une trésorerie conséquente, le rachat de Disney représente une dépense importante pour l’entreprise dirigée par Tim Cook, qui n’est pas habituée à de telles acquisitions.
- Les incertitudes liées à la direction de Disney: Bob Iger a signé un contrat de deux ans avec Disney, mais son départ pourrait avoir un impact négatif sur la valorisation de l’entreprise, rendant une fusion moins attractive pour Apple.
- La stratégie d’Apple: l’entreprise de Cupertino a toujours privilégié une croissance organique, en développant ses propres produits et services. Une fusion avec Disney marquerait un changement radical de stratégie, et représenterait un pari risqué pour Tim Cook.
Conclusion: un mariage de raison ou un simple fantasme?
En dépit des rumeurs et des spéculations, il est difficile de dire si Apple et Disney sont réellement sur le point de fusionner. Les arguments en faveur d’un rapprochement sont solides, mais les obstacles à une fusion sont également nombreux. Il est donc probable que cette histoire d’amour impossible continue d’alimenter les fantasmes et les rêves des investisseurs, sans pour autant se concrétiser dans un avenir proche.
