Le paysage numérique est en constante évolution, avec des entreprises du monde entier qui cherchent constamment à innover et à repousser les limites de ce qui est possible. Dans le monde des applications, l’une des dernières évolutions majeures concerne l’iPhone et l’iPad d’Apple. En effet, les appareils iOS seront bientôt capables d’accueillir des applications tierces. Alors, que signifie exactement ce changement et comment affectera-t-il les utilisateurs d’Apple ? Plongeons dans les détails.
Apple accorde plus d’ouverture à sa plateforme
Depuis de nombreuses années, Apple a imposé un contrôle strict sur les applications pouvant être installées sur ses appareils. Cependant, face à la pression croissante des gouvernements pour plus de transparence et de concurrence, Apple a récemment révélé des plans pour se conformer à l’Acte des Marchés Numériques de l’UE (DMA). Cette nouvelle législation contraint Apple à autoriser l’installation d’applications tierces sur ses appareils, ce qui signifie que les utilisateurs auront bientôt la possibilité d’installer des applications qui ne sont pas disponibles sur l’App Store d’Apple.
Cette nouvelle approche n’est pas sans précédent. En effet, Apple a déjà mis en place des mécanismes pour gérer les applications tierces dans le cadre de la gestion des appareils mobiles (MDM) depuis la sortie d’iOS 4 en 2010. Ces mécanismes permettent aux départements IT de sécuriser et de gérer à distance les iPhones et iPads dans le milieu professionnel et éducatif.
Apple ne concédera que le strict nécessaire
Apple a longtemps résisté à l’idée d’ouvrir sa plateforme à des applications tierces. La première version d’iOS, alors appelée iPhone OS, ne supportait pas les applications tierces. Les utilisateurs étaient limités aux applications de base d’Apple et à l’utilisation d’applications web dans Safari.
Cependant, avec le temps et face à la pression de ses utilisateurs, Apple a créé l’App Store en 2008, s’appuyant sur l’infrastructure de l’iTunes Store pour la distribution et le paiement des applications. Malgré l’ouverture de l’App Store, Apple a continué à combattre les tentatives de jailbreak de sa plateforme, cherchant à maintenir un contrôle strict sur les applications pouvant être installées sur ses appareils.
Sideloading vs. alternate app stores
Le sideloading et les app stores alternatifs sont deux termes souvent utilisés de manière interchangeable, bien qu’ils désignent des processus différents. Le sideloading fait référence à l’installation d’applications en dehors d’un app store, par exemple en les téléchargeant depuis le web ou en les installant depuis un Mac ou un PC.
Apple a longtemps permis le sideloading sur iOS dans des circonstances limitées, par exemple pour les entreprises ou les écoles, ainsi que pour les développeurs souhaitant tester des applications non encore publiées.
Un app store alternatif, en revanche, est une plateforme qui permet la navigation, l’achat et l’installation d’applications. Les utilisateurs peuvent se fier à une source centrale pour effectuer ces tâches de manière uniforme.
L’app store comme application d’entreprise
Si vous avez déjà utilisé un iPhone ou un iPad au travail, il est probable que vous ayez déjà interagi avec une application d’administration d’appareils mobiles (MDM). Ces applications permettent à votre employeur de configurer différents paramètres de l’appareil, des états de sécurité et des comptes de travail.
En plus de ces fonctionnalités, les applications MDM peuvent également offrir l’accès à un app store d’entreprise. Cet app store fonctionne de manière similaire à l’App Store d’Apple, mais il n’est pas associé à votre identifiant Apple personnel et n’utilise aucune méthode de paiement personnelle.
Apple garde-t-elle toujours la main ?
Malgré l’ouverture de sa plateforme, Apple continue d’exercer un certain contrôle sur les applications qui peuvent être installées sur ses appareils. En effet, pour accéder à un app store d’entreprise, il faut d’abord télécharger une application spécifique depuis l’App Store d’Apple.
En d’autres termes, alors qu’Apple ouvre sa plateforme à des applications tierces, elle continue de jouer un rôle de gardien, en vérifiant et en approuvant les applications qui peuvent être installées sur ses appareils. Cette nouvelle stratégie d’Apple représente un compromis entre l’ouverture de sa plateforme à des applications tierces et le maintien de son contrôle strict sur la sécurité et la qualité des applications disponibles pour ses utilisateurs.
Tout cela est une affaire à suivre, car le paysage numérique continue d’évoluer et de se transformer. Pour l’instant, il semble qu’Apple est sur la voie de l’ouverture, même si elle cherche à maintenir un certain degré de contrôle sur sa plateforme.
Un coup d’oeil sur les concurrents : les applications tierces sur Android
Depuis plusieurs années, Google permet à ses utilisateurs de télécharger et d’installer des applications qui ne sont pas disponibles sur son Play Store. Cette pratique, appelée sideloading, est possible sur tous les appareils Android, et non limitée à une certaine version du système d’exploitation. Pourtant, malgré cette ouverture, Google continue d’exercer un certain contrôle sur son écosystème d’applications.
En effet, même si l’installation d’applications tierces est permise, Google a mis en place plusieurs mesures pour assurer la sécurité de ses utilisateurs. Par exemple, par défaut, les utilisateurs sont avertis lorsqu’ils tentent d’installer une application depuis une source inconnue. Ils doivent ensuite donner explicitement la permission à leur appareil d’installer des applications depuis cette source.
Google a également introduit une fonctionnalité appelée « Google Play Protect », qui scanne régulièrement les appareils Android pour détecter des applications potentiellement dangereuses. Cette fonctionnalité est automatiquement activée sur tous les appareils exécutant une version d’Android 4.2 ou ultérieure.
Malgré cette ouverture, le sideloading sur Android n’est pas sans inconvénients. En effet, les applications tierces ne sont pas soumises aux mêmes contrôles de qualité que celles du Play Store. De plus, elles peuvent poser des problèmes de compatibilité avec certaines versions d’Android ou avec certains modèles de téléphones.
Adaptation de l’interface utilisateur et intégration avec le système d’exploitation
L’arrivée des applications tierces sur iOS pose un autre défi : l’adaptation de l’interface utilisateur. En effet, les applications iOS sont conçues pour respecter les directives de design d’Apple. Dans le cas des applications tierces, les développeurs devront veiller à ce que leurs applications s’intègrent bien avec l’interface d’iOS.
La même préoccupation s’applique à l’intégration des applications tierces avec le système d’exploitation lui-même. Les applications iOS ont accès à une gamme de fonctionnalités du système d’exploitation, comme les notifications, l’intégration avec Siri, le multitâche, etc. Les développeurs d’applications tierces devront alors veiller à ce que leurs applications puissent utiliser ces fonctionnalités de manière transparente.
Par ailleurs, l’accès aux données de l’utilisateur est également un sujet important. Les applications iOS doivent respecter les paramètres de confidentialité de l’utilisateur et demander l’autorisation avant d’accéder à certaines données, comme les contacts, le calendrier ou les photos. Les développeurs d’applications tierces devront veiller à se conformer à ces exigences.
En outre, Apple a toujours insisté sur la qualité des applications disponibles sur son App Store. Les applications tierces devront donc également respecter un certain niveau de qualité pour être acceptées par les utilisateurs d’Apple.
Conclusion
L’arrivée des applications tierces sur iOS représente une évolution majeure pour Apple. La société semble vouloir s’adapter aux demandes de plus en plus pressantes des utilisateurs et des régulateurs pour plus d’ouverture. Cependant, le défi pour Apple sera de maintenir la qualité et la sécurité qui ont fait la réputation de son écosystème d’applications.
De leur côté, les développeurs d’applications auront à relever le défi de l’intégration de leurs applications dans l’écosystème d’Apple. Ils devront veiller à ce que leurs applications respectent les directives de design d’Apple, s’intègrent bien avec le système d’exploitation et respectent les paramètres de confidentialité de l’utilisateur.
Enfin, pour les utilisateurs, cette ouverture pourrait signifier un plus grand choix d’applications et une plus grande liberté quant à l’utilisation de leurs appareils. Cependant, ils devront également être conscients des risques potentiels associés à l’installation d’applications tierces.
