Rappelez-vous, nous sommes dans les années 90. Vous êtes l’heureux propriétaire d’un Mac, mais une contrariété se présente : vous rêvez de faire fonctionner un logiciel Windows sur votre précieuse machine. Alors que cela semble aujourd’hui une mission relativement aisée, à l’époque, c’était un véritable défi technique.
En effet, votre Mac et un PC Windows reposent sur deux systèmes d’exploitation totalement différents. De plus, l’architecture matérielle de votre Mac, avec son processeur IBM PowerPC, est radicalement différente de celle d’un PC Windows basé sur un processeur Intel x86 ou compatible.
Le casse-tête de la compatibilité
Bien sûr, des solutions existent pour contourner ces obstacles. Vous pourriez envisager de faire tourner Windows dans une machine virtuelle. Toutefois, l’émulation d’un CPU x86 complet serait très gourmande en ressources, et les ordinateurs de l’époque n’étaient tout simplement pas assez rapides pour cela.
Une autre option serait de recourir à une couche d’émulation logicielle. C’est possible sur une station de travail Sun, par exemple, mais sur un ordinateur grand public, la lenteur du processus serait rédhibitoire.
Le Graal serait de pouvoir insérer un PC à l’intérieur du Mac. Ce PC interne pourrait exécuter tous les logiciels Windows nativement. Mais comment intégrer un PC entier dans votre Mac ? Cela semble absurde, non ?
La réponse d’Apple : la carte de compatibilité PC
Et pourtant, Apple a trouvé la solution. Et cette solution, c’est la carte de compatibilité PC d’Apple. Ce produit est en réalité le dernier d’une longue lignée d’articles similaires. Le tout premier était une carte compatible Apple II qui fonctionnait sur un Macintosh LC. Les versions ultérieures étaient compatibles PC et pouvaient exécuter des logiciels MS-DOS et Windows.
Les premières versions étaient dotées de processeurs 486, mais la version finale, celle que nous avons entre les mains, est une carte Pentium de 166 MHz haut de gamme. Elle est compatible avec toute une gamme de PowerMacs, dont le modèle 7500. Elle est équipée de 16 Mo de RAM, d’un chipset vidéo ATI de 2 Mo et d’un audio compatible Sound Blaster 16.
Installation et configuration de la carte
Installer la carte dans votre Mac est relativement simple. Une fois votre Mac ouvert, il suffit de glisser la carte de compatibilité PC dans le slot PCI le plus à gauche. On a aussi besoin d’un câble vidéo qui permettra de passer sans heurt entre les sorties des deux cartes.
Une fois la carte installée, il faut installer les logiciels nécessaires pour faire fonctionner votre nouveau PC interne. Avec la carte, Apple fournit une série de manuels et de disques d’installation, certains sur disquette, d’autres sur CD.
L’expérience utilisateur
Une fois que tout est en place, vous pouvez allumer votre Mac et voilà : vous avez un PC qui fonctionne à l’intérieur de votre Mac. Le changement entre le Mac et le PC se fait simplement par une combinaison de touches, comme si vous basculiez entre deux applications.
En outre, il est possible d’installer Windows 95 sur votre nouveau PC interne, en passant par une installation préalable de DOS. Cependant, notons que le processus d’installation de Windows n’est pas aussi intuitif qu’on pourrait l’imaginer. Il faudra notamment installer certains pilotes spécifiques pour que votre lecteur de CD-ROM SCSI soit visible par DOS et par Windows.
Conclusion
En conclusion, la carte de compatibilité PC d’Apple est un joli tour de force technique qui a permis aux utilisateurs de Mac des années 90 de profiter des avantages des deux mondes. Certes, l’installation et la configuration nécessitent un certain effort, mais le résultat en vaut certainement la peine. Quel plaisir de pouvoir faire fonctionner des logiciels Windows sur son Mac sans avoir à acheter un PC séparé !
Aujourd’hui, avec l’avènement des technologies de virtualisation et l’augmentation de la puissance des ordinateurs, l’interopérabilité entre les systèmes d’exploitation est devenue beaucoup plus aisée. Pourtant, ces cartes de compatibilité PC d’Apple restent un bel exemple de l’innovation dont la marque à la pomme a toujours su faire preuve.